Même avec la canicule, le short au travail peine à s'imposer: "Ce n'est pas professionnel"

Comment s'habiller pour travailler en période de fortes chaleurs et éviter la syncope? Alors que 16 départements sont en alerte rouge canicule et 68 en vigilance orange, s'habiller par ces températures peut devenir un vrai casse-tête. Notamment pour les hommes qui voudraient porter le short alors que le bermuda reste vu comme peu professionnel et fait toujours débat.
Bryan est serveur et ne jure que par une seule tenue, chemise blanche et pantalon noire mais il l'admet, "c'est dur pendant les canicules quand il fait chaud comme ça". Pas question pourtant de porter un short: "Ça serait plus confortable mais ça ne reste pas professionnel pour moi".
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Sorti du bureau pour aller déjeuner, Jeremy est en short et chemisette: "D'habitude on n'a pas le droit", reconnaît-il au micro de RMC. Mais avec la canicule, son entreprise a assoupli ses règles, une bonne nouvelle pour le jeune homme:
"Je trouve que ce n’est pas une bonne chose d'interdire les gens de s'habiller comme ils veulent. Ce n'est pas un gage de non-professionnalisme de venir en short".
Un avis que partage Myriam, elle travaille dans une agence de marketing et là non plus, le short n'est pas autorisé pour les hommes: "Je trouve ça ridicule d'interdire les shorts pour les garçons alors que les femmes on a le droit de porter des jupes des shorts des robes. Je ne vois pas où est le tabou de montrer des mollets".
Pour d'autres, c'est une question de sécurité. C'est le cas de Frédéric, chaudronnier, obligé de porter son bleu de travail toute la journée. Même chose pour Willy, sidérurgiste qui est lui obligé de porter un masque.

Le code du travail ne se prononce pas sur le sujet et chaque entreprise encadre librement les pratiques vestimentaires de ses salariés: "La loi ne dit rien, c'est revenu à la jurisprudence de fixer le cadre de ce qui est possible ou non", explique sur RMC Story David Guillouet, avocat spécialisé en droit du travail, au sein du cabinet Voltaire.
"La Cour de cassation a d'abord rappelé que la liberté de s'habiller comme on le veut n'est pas une liberté fondamentale. Donc l'employeur peut fixer un certain nombre de limites. Pour des raisons de sécurité ou de stratégie commerciale l'entreprise peut imposer une tenue", détaille-t-il.
Mais depuis, les mœurs ont évolué et la jurisprudence est plus souple. Et en cas de litige, "les juges sont très compréhensifs et la justice est quand même relativement peu saisie. Les épisodes de canicule ne durent que quelques jours par an", explique l'avocat.
Les sanctions encourues par les salariés vont de l'avertissement au licenciement en fonction de l'échelle des sanctions en vigueur dans une entreprise: "C'est préférable de communiquer avec son patron au préalable", conseille David Guillouet.
RMC